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La débâcle de la pêché vue par Jean Baissac

Ajouté le Dimanche 13 juillet à 00:00 par David
Revu le Samedi 13 novembre à 00:00 par David

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Le major Baissac à la fin de la guerre   Zoom

Cet à article est au sujet de : La senne «Canard» à mulet

Thématique : Historique

Auteur : Yvan MARTIAL

Résumé :
<b>Jean de Boucherville Baissac</b> est décidément intarissable quand on le branche sur une de ses passions les plus chères. La vitalité de nos lagons par exemple. Hier, dans l'express, il sortait des vertes et des pas mures contre nos gouvemements successifs qui se soucient, comme de l'an quarante, de la bonne sante de nos lagons et de celle de nos recifs coralliens. A croire qu'un ministre de la Pêche ne doit s’intéresser qu'aux seuls desiderata des pêcheurs professionnels. Il continue de plus belle ce matin.

Contenu :
Le Dr Wheeler, biologiste marin, séjourne a Maurice de 1943 a 46. Il se charge ensuite du Mauritius Seychelles Fisheries Survey, rapport publié en 1953. En 1947, Jean de Boucherville Baissac étrenne sa nouvelle nomination comme <i>Fisheries Officer</i>, en effectuant un recensement soigne des pêcheurs. Ils sont au nombre de 1.853. En 1960, après le passage particulièrement dévastateur des cyclones <i>Alix </i>et <i>Carol</i>, le gouvernement met sur pied un plan d'assistance pour permettre aux pêcheurs de réparer ou de remplacer leurs pirogues. Un nouveau recensement devient nécessaire.

Les pêcheurs sont désormais plus de trois mille. Petits pêcheurs se multiplieront pourvu qu'allocations leur prêtent vie. En 1947, chaque pêcheur ramène en moyenne 21,8 kg de poisson PAR JOUR. En 1955, il rapporte encore et toujours en moyenne 8,7 kg journellement. Les chiffres qui ne peuvent que nous laisser rêveurs. Mais des chiffres qui expliquent tout également.

En 1947, Jean de Boucherville Baissac dénombre seulement 10.699 sorties (pêche dans et hors lagon). Ce chiffre passe a 22.540 en 1950. Les sorties en mer doublent et les prises diminuent de moitie et même davantage. Il conclut qu'il est futile d’espérer augmenter la prise en augmentant l'effort de pêche. La prise totale se maintient grâce au rapport contestable des grandes sennes qui augmentent continuellement en dépit des multiples recommandations, dans le sens contraire des meilleurs experts venus a Maurice, pourtant à la demande de nos autorités, tels Hornell en 1976. Faut-il rappeler, ici, ce ministre de la Pêche qui décidé, a des fins expérimentales et scientifiques, s'il vous plaît, d’étendre l'autorisation de pêcher à la senne pendant la saison du frai.

De 1948 a 1953, le nombre de pêches a la seine s’élève au millier et la prise ne dépasse pas 50 kg par sortie. En 1954 et en 1955, on réduit le nombre de pêches à la senne a 801 et 829 respectivement et les prises passent a 75 kg. Wheeler a signale précédemment que les prises de la pêche a la senne sont généralement des poissons pas encore parvenus a maturité. D'autres experts prouvent mathématiquement que le nombre de prises augmente si l'on respecte les nouvelles générations de poissons. Les rapports de la Société Royale des Arts et des Sciences en font foi, entre 1946 et 1956.

Jean de Boucherville Baissac nous demande, a nous journalistes, de cesser de parler de pêche semi-hauturière pour une pêche hors lagon ne dépassant pas douze milles de la terre, exception faite pour un banc situe à trente milles au nord de l'île. Même au-delà des récifs, le poisson se fait plus rare, constate-t-il. n rappelle qu'il est avec M. Saito, le premier directeur de la KGKK a Maurice, initiateur de la pêche sur les bancs. Le <i>Silver Lord</i> l'avait pratiquée a la fin des années 1940 mais avait du cesser ses opérations parce que le consommateur mauricien n’appréciait guère alors le poisson congelé. De 1965 a 1970, la Raphael Fishing et un Réunionnais sont les seuls a exploiter la pêche sur les bancs. Depuis, le nombre de bateaux de pêche ne cesse d'augmenter sur nos bancs tandis que diminue la taille moyenne des poissons pris. La pêche s’opère a la ligne sur des fonds coralliens de 20 a 30 brasses sur le versant oriental de ces bancs. La superficie de nos bancs est de 3 000 milles carrés à Saya de Malha et moins de 1 000 milles carrés à Nazareth. En 1982, ce sont, avec la bénédiction des autorités mauriciennes, surtout des chalutiers russes qui sont les principaux bénéficiaires de cette marine marine. <i>La mer pou tout dimoune,</i> répète-t-on toujours, aujourd’hui encore, a l’Hôtel du gouvernement.

Yvan MARTIAL

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