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Le Phare D'Albion PREV NEXT

Item no.28 Ajouté le Vendredi 27 août 2010 à 00:56 par David

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Phare d'Albion   Zoom

57s
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Groupe : Bâti/Phares
District : Black River/
Coordonnées : lon. 57.411535 / lat. -20.191279
Période : entre 1910 et 0
Créé par :
Type propriétaire : 0
Etat : Ne fonctionne pas
Menace : Aucune
Présentation :
Le Phare de la Pointe aux Caves

Érigé sur les cotes rocheuses du nord-ouest de l'ile, cette structure imposante doit son nom à un site qui recèle les plus profondes caves du pays. La présence des rochers basaltiques et de récifs coralliens sont des difficultés quasi insurmontables de nuit, sans guide. ( rochers, vagues et mer démontée et navire ancien sur vagues). En longeant les falaises, on peut même y trouver une qui atteint presque 30 pieds de large. Accessible à pied à marrée basse, cette cave est envahie par les eaux à marrée haute. Il faut alors une pirogue pour y accéder.

Certains racontent qu'au temps de l'esclavage, l'endroit était une bonne cachette pour les esclaves marrons. Le plus célèbre des édifices de cette partie du Nord-Ouest de l'île reste son phare. Le Phare de la Pointe aux Caves est le dernier d'une série de quatre phares construits pendant l'occupation anglaise, de 1810 à 1968. Cette région du littoral ouest bordée d'écueils et inaccessible présentait un vrai danger pour les navires.

A travers l'histoire, de nombreux navires ont connu une fin tragique au large de la Pointe aux Caves. Le naufrage le plus célèbre dans cette région de l'île est sans nul doute celui du Banda en 1615. Le navire amiral avait à son bord un certain Pieter Both, célèbre gouverneur des Indes Orientales. Le dernier naufrage en date est celui du Carnarec en 1915, soit cinq ans après l'inauguration du phare.

En ce 3 octobre 1910, jour de l'inauguration en grande pompe, du Phare de la Pointe aux Caves, par le gouverneur britannique Sir Cavandish Boyle, l'honorable Gaston Antelme député du district de Rivière Noire déclare que ce phare est incontestablement un des plus beaux phares de notre hémisphère et qu'il marque de sa présence l'histoire de notre île. Depuis l'allumage de son feu en cette année 1910, le phare de Pointe aux Caves n'a plus jamais laissé nos braves navigateurs et pêcheurs seuls sur cette mer où la navigation est souvent difficile.

Quant à cet édifice sur lequel le phare de Pointe aux Caves est élevé, il témoigne lui aussi des prouesses du génie britannique dans l'île à cette époque. En d'autres mots, un phare très British sur une île tropicale dans l'Océan Indien.

Le phare de Pointe aux Caves observe tous les fondamentaux de la signalisation maritime s'appliquant aux phares en mer. C.-à-d. :

• Une construction en altitude par rapport au niveau de la mer.
• Une peinture de couleur blanche avec deux bandes horizontales rouges pour servir de repère de jour comme de nuit.
• Une structure de forme cylindrique réduisant la pression des vents.
• Une lampe puissante équipée d'un système optique pour concentrer sa lumière en la dirigeant vers l'horizon et dotée d'une lanterne pour la protéger contre les intempéries.

Aujourd'hui plus connu comme le Phare d'Albion, notre phare offre une vue splendide sur la cote ouest-nord-ouest, allant de Pointe aux Sables à Flic en Flac. Sa position stratégique à proximité du chenal d'accès au port de Port-Louis en fait un excellent repère de navigation.

L'ensemble de la structure du phare fait environ 46 mètres de haut. Sa tour en maçonnerie mesure 30 mètres de haut et elle est équipée d'une lanterne et d'une galerie.

En pénétrant le phare, l'on découvre qu'il est composé de plusieurs niveaux :

Au rez-de-chaussée, les premiers objets qui nous attirent sont des équipements qui servaient autre fois de moyens de transmission. Vestiges d'un autre temps ces équipements sont laissés à l'abandon et pourraient un jour disparaitre sans laisser de trace. Hélas.

Sur le mur du rez-de-chaussée, des informations sur le phare lui-même et aussi sur d'autres phares tels ceux de l'île Plate, de La Pointe aux Canonniers et de l'île aux Fouquets. En médaillon la photo de Sir Cavendish Boyle qui était en quelque sorte l'architecte du projet des phares à Maurice. Dans une mini biographie placardée sur le mur, on lit : « Boyle avait la réputation d'être un Gouverneur, actif, populaire et amical en prenant de bons engagement et initiative dans les affaires des Colonies où il était affecté.

Un peu plus loin, on trouve une autre salle.

En 1973, lors de la connexion du phare sur le réseau du CEB les anciens équipements furent enlevés et cette petite salle fut annexée à la tour abritant ce générateur de secours en cas de coupure d'électricité. Un générateur qui date d'avant-guerre !

Au Premier étage, on découvre la salle de contrôle où ne subsiste aujourd'hui qu'une seule des commandes. Une rangée d'accumulateurs y était auparavant installée, stockant l'énergie nécessaire à l'alimentation de la lumière. Des fiches épousant la forme cylindrique du mur nous plongent dans l'histoire du phare étage par étage, avec ses évolutions au fil du temps. Ici des photos qui témoignent de la profonde amitié liant le gardien Paul et le pharier Arrif Achia à leur phare. Affecté au phare d'Albion et à celui de l'île Plate, Arrif Achia a servi les autorités portuaires pendant 33 ans. Il souligne qu'à l'époque, les concepteurs du phare avaient mis au point un fonctionnement ingénieusement marqué par un système de balancier, soigneusement calculé en fonction de la hauteur de la tour.

« Pendant la mise en marche du phare, le contrepoids descendait lentement du dernier étage, puis arrivé au rez de chaussée, il déclenchait un gong. Dès qu'on entendait ce gong, on savait qu'il fallait réarmer le système en faisant remonter le contrepoids » raconte-t-il. La manœuvre était renouvelée toutes les heures.

Le vieux technicien raconte qu'en 1952, l'installation au pétrole céda la place à un système de courant alternatif fourni par des batteries. Une ampoule de 500 watts fut alors installée. Ce n'est que vingt et une années plus tard, soit en 1973, que le phare fut connecté au réseau du CEB.

En continuant sur notre lancée, nous arrivons au 2ème étage. On y trouve un système constitué d'une lumière et d'un panneau de vitre de couleur rouge placé face à la mer. C'est d'ici que vient ce repère lumineux indispensable a la navigation dans les parages. Pour le navire approchant la rade, l'alignement avec cette lumière rouge indique que le bateau se trouve directement à l'entrée du port.

Les ampoules diffusant cette lumière ont remplacé les anciens brûleurs qui fonctionnaient au pétrole et qui sont entreposés dans ces anciennes citernes encore en place.
Au 3ème étage, une vieille armoire qui servait a l'époque à ranger les pièces de rechange. La pièce servait aussi d'espace de repos à l'équipe d'opérateurs entre les retentissements de gong. es hublots formant les quatre points cardinaux de cette tour nous donnent quatre tableaux complètement différents. L'un juste au dessus du panneau de la vitre rouge du 2ème étage, donne une magnifique vue sur le port et sur la prison de Petit Verger. L'autre domine tout le littoral sud ouest. Celui-ci surplombe le chemin qui mène vers l'ultime entrée du phare.
Quatrième étage.
Cet espace qui abrite encore ces vieilles citernes de pétrole, c'est le quatrième étage, situé à la base du dôme. Cette inscription (1931) gravée dans le métal indique leur année de fabrication dans les ateliers de l'administration portuaire d'alors. Dans cette salle, qui sert aussi de support de base pour la salle des machines, on trouve également une colonne faisant partie de l'ingénieux système de contrepoids conçu par les anglais. La une échelle qui permet d'accéder au dôme, la salle des machine

Le Dôme
Parsemé de vitres en losanges, le dôme abrite la source de lumière. De son balcon perché à plus de 40 mètres de haut, l'horizon à perte de vue...et la silhouette de Coin de Mire nous fait oublier les kilomètres qui nous séparent ! Outre cette vue imprenable, le phare possède une des plus belles inventions en termes d'effets optiques : les lentilles de Fresnel.

Jusqu'au milieu du 18e siècle, la lumière du phare est encore produite par des feux de bois et de charbon au sommet de tours ! A la fin du 18e siècle, on installe des lampes "Argand" - du nom de l'inventeur suisse, Aimé Argand, chimiste et physicien. Ces lampes à huile et à mèche plate, comportent également des réflecteurs paraboliques... Hélas elles sont de faible intensité et leurs réflecteurs absorbent une bonne partie de l'énergie lumineuse.

En 1820, un inventeur français de génie, le physicien Augustin Fresnel améliore la source lumineuse avec des courants d'air et des mèches cylindriques multiples. Le même Augustin Fresnel met au point cette lentille convergente formée de prismes concentriques décalés. Considérée comme l'amélioration la plus importante dans le domaine, la Fresnel sera utilisée en 1827 au phare de Chassiron à la pointe occidentale de l'île d'Oléron en Charente-Maritime (le plus connu de l'île).

Il est à signaler que c'est en 1862 que le premier foyer électrique est installé sur le phare de Dungeness, en Angleterre. Où on utilise des lampes à arc pour les très grandes puissances lumineuses, ou des lampes à incandescence. L'ampoule est nichée au creux de ces vieilles lentilles amplificatrices faites de cristal qui ressemblent étrangement à l'œil d'un hibou. Le tout repose sur un bac en fonte contenant du mercure et sur lequel tourne le système lumineux. Cette conduite d'air, reliée au dessus de la coupole, permet le refroidissement de l'ampoule en permanence. Alors que cette bâche sert à protéger ces lentilles des rayons de soleil.
Ces engrenages tournent sous l'action d'un petit moteur synchrone électrique. L'un contre l'autre, du plus petit au plus gros, ils entraînent dans leur sillage cette grosse roue dentelée qui fait tourner sur ce gros bac de mercure ces lentilles de Fresnel, en cristal, mesurant presque 2 mètres de hauteur. Cette installation permet une rotation régulière et parfaitement stabilisée. L'ensemble optique a un poids de plus de 2 tonnes!
L'ampoule qui a une puissance de 1500 watts est secondée par une ampoule de secours.
Deux signaux permettent de repérer le Phare d'Albion la nuit : le premier d'entre eux est un double éclair lumineux visible sur une distance de 29 miles nautiques et dispensé toutes les 15 secondes, le deuxième est une lumière rouge fixe positionnée au nord-est de la tour.
Depuis l'arrivée des radiophares, émetteurs d'ondes électromagnétiques permettant la localisation au moyen d'un radiogoniomètre, la navigation n'est plus celle qu'elle était. La technologie d'aujourd'hui chassant celle d'hier, de nombreux phares de par le monde se trouvent remis en question.


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Nom de l'item Contributeur Date d'ajout
Le Phare de l'Ile PlateDavid21-12-2010
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