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Le sucre, principal produit de l'Ile Maurice (*)

Ajouté le Mercredi 29 avril à 00:00 par David
Revu le Samedi 14 février à 00:00 par David

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Le moulin à vent de Forbach, entre la cheminée et les ruines de l'usine   Zoom

Cet à article est au sujet de : La canne à sucre

Thématique : Historique

Auteur :

Résumé :
Lorsqu'on parle de l'île Maurice, l'on pense tout de suite à de vastes champs de cannes, à de grandes usines illuminées la nuit, et à des cascades de fangourin coulant des moulins qui broient sans cesse le précieux roseau. Elle Maurice, actuellement, produiait 300,000 tonnes de sucre par an (1938), ce qui est remarquable, vu sa petitesse. Cela s'explique par le fait que 80% des terres cultivées, soit 143,500 arpents, sont occupées par la canne seulement. C'est au gouvernement anglais que la Colonie doit cet essor. En 1810, lorsque l'ile fut conquise par les Anglais, la canne n'occupait que 9% seulement de la superficie cultivée, soit environ 9.000 arpents. En 1860, la production de sucre avait atteint 132.371 tonnes, mettant Maurice neuvième au rang des producteurs mondiaux, mais il suivit un déclin en raison des cyclones, des sécheresses, des attaques d'insectes et des maladies. A noter qu'en 1812, seulement 467t de sucre étaient produits.

Il y eut donc une grande phase d'expansion du nombre d'usines sucrières, suivi d'un déclin en raison des pertes de production, mais aussi des gaine d'efficacité des usines et, par la suite, du transport des cannes par des réseaux ferroviaires, déplacées elles aussi par des transports routiers. Aujourd'hui, il ne persiste que cinq usines sucrières. Les premières installations n'ont laissé aucune trace, mais il existe encore plusieurs tours de moulin à vent et de nombreuses cheminées.

Contenu :
PERIODE HOLLANDAISE

La canne fut plantée pour la première fois à Maurice, près de Ferney probablement, par les Hollandais, en août 1650. Elle provenait de Batavia. Cette culture ne prit une certaine extension qu'en 1680 seulement, lorsque le gouvernement hollandais ordonna à tous les hommes libres de planter de la canne. Le jus en était converti en arack. Il y a cependant des preuves que du sucre fut fabriqué pendant les dix dernières années du XVIIème siècle.

PÉRIODE FRANÇAISE

Le véritable créateur de l'industrie sucrière à Maurice fut Mahé de La Bourdonnais. Il fit construire la première usine à Villebague, en 1740, et bientôt une seconde usine fut installée, près de Ferney. En 1750 les sucreries de l'Isle de France donnèrent à la Compagnie des Indes un bénéfice net de 60.000 livres tournois. La canne plantée à l'origine était ce qu'on appelait alors la canne blanche, ou canne « créole » ou bien encore canne « du pays ».

Cossigny, en 1782, s'attacha à améliorer la qualité des cannes cultivées. Dans ce but, il introduisit de Batavia, la canne Bambou, etc. et en 1789, il put en faire une distribution aux autres planteurs de l'Ile.

PÉRIODE ANGLAISE

En 1812, la superficie plantée en cannes n'était que de 9.000 arpents ; elle passa à 26.000 arpents pendant la période 1821-1830, à 59.000 arpents pendant les années 1841-1850, à la suite de l'arrivée des immigrants indiens, et à 110.000 arpents pendant la décade suivante.

Le nombre d'usines, qui était de 10 en 1798, passa à 157 en 1823, et à 303 en 1863. Du temps des Français, les moulins étaient mus principalement par des animaux ; certains, cependant, par le vent, et d'autres, par exemple celle de la Villebague, par la force hydraulique.

En 1823, 62 usines fonctionnent grâce à la force animale, et 88 par la force hydraulique. Ce fut en 1822 qu'Adrien d'Epinay inaugura dans l'Ile la première usine fonctionnant à la vapeur. Elle se trouvait aux Quatre Cocos, propriété des d'Epinay.

Le 10 juin 1851, les premières turbines furent introduites dans la colonie ; elles furent installées à l'usine Queen Victoria.

Le 1er décembre 1869, un Mauricien, le Dr Icery, fit part, à la Chambre d'Agriculture, de sa découverte de l'usage de sulfite de chaux pour la fabrication du sucre blanc. Cette découverte marqua une étape dans l'industrie du sucre et gagna, à Maurice, le marché de l'Australie. Le procédé Icery fut le seul en vogue pendant bien des années ; il ne fut, détrôné que par la « Boîte à soufrer » vers l'année 1890.

Le 16 octobre 1852 fut fondée la Chambre d'Agriculture, et le 25 février 1919 fut institué le « Syndicat des Planteurs » avec l'approbation de la Chambre d'Agriculture.

En 1920 fut introduite la canne BH. 10(12) de la Barbade, qui révolutionne en ce moment la production sucrière de l'Ile, sous le rapport du rendement non seulement aux champs, mais encore à l'usine.

En 1880 eut lieu, pour la première fois, le morcellement d'une propriété sucrière entre de petits planteurs, pour la plupart des Indiens.

Le 12 mars 1925 est fondé le Collège d'Agriculture, véritable université sucrière, dont les diplômés sont acceptés, comme techniciens dans les usines de Maurice, tout aussi bien que dans celles de l'Afrique du Sud et de bien d'autres colonies anglaises.

CONCLUSION

L'industrie sucrière à Maurice n'a donc pas cessé d'évoluer depuis sa création. C'est ce qui lui a permis de tenir, malgré les bas prix actuels du sucre : Rs. 5,48 les cent livres en 1936 !

Des 303 usines en 1863, il ne restait plus que 38 en 1937 ; par contre la production sucrière du pays a passé de 129.200 tonnes en 1863 à 300.000 tonnes en 1936 !

Ceci est le résultat de la centralisation des usines; mesure nécessaire afin de réduire le coût de la production. L'on a maintenant de grosses usines fort bien outillées, d'où un meilleur rendement. Les plus grosses usines sont actuellement celles de Sans Souci, Médine, Alma, Mon Désert, Mon Trésor. Highlands, Constance, The Mount, Union Flacq, Savinia, Beau Champ, dont la production varie entre dix-huit millions et trente-cinq millions de livres de sucre annuellement (année 1936).

L'usine dont l'extraction était de 7,89% en 1888, a vu son extraction passer à 11,77% en 1936, grâce aux procédés modernes employés et aussi au contrôle chimique. De même en 1888, l' usine ne récupérait que 66,4% du sucre contenu dans la canne, alors qu'en 1936 cette récupération atteint 87,8%.

Aux champs, par une culture savante, l'on ne cesse de travailler à l'amélioration de la canne. C'est ainsi que la richesse de jus qui n'était que de 11,86 en 1888, est actuellement de 13,42%.

Le rendement des cannes, sous le rapport du poids, par arpent, est actuellement de 20,4 tonnes en moyenne pour toute l'Ile, et tout indique que ce chiffre s'améliore d'année en année.

Grâce au Département de l'Agriculture d'un côté, et au travail des planteurs et des usiniers de l'autre, il n'y a pas de doute que l'industrie sucrière à Maurice n'a fait que progresser. La réputation du Mauricien, comme expert en matière sucrière, est très grande en Afrique du Sud, où la plupart des usines emploient nos techniciens, et ce bon renom est dû au dur apprentissage que subissent nos jeunes gens lors de leur passage dans nos usines, où la vie du planteur est toute de discipline et de dévouement.

(1) Nous avons emprunté la plupart de ces renseignements à l'ouvrage de M. A. North Coombes " The Evolution of Sugar cane culture in Mauritius". Ch. G. Ducray

Reférence(s) :
L'Ile Maurice  ; Ouvrage publié sous les auspices du Comité nommé par SE Sir Bede Clifford KCMG, CB, MVO, gouverneur de l'ile Maurice, pour la participation de la Colonie à la Foire-Exposition de St. Denis. Port Louis - Ile Maurice, The General Printing & Stationary Cy. Ltd, MCMXXXVIII

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